Les imprimantes 3D ont commencés timidement à pointer le bout de leur nez en permettant à monsieur et madame Toutlemonde (on les salut) de créer leur propres oeuvres d’arts à la maison.
Si vous êtes intéressé, il est certes possible de se payer une belle imprimante 3D (il y a des entrées et des hauts de gamme), mais il est également envisageable de fabriquer sa propre imprimante 3D #pascher
De l’art donc oui… mais pas seulement, puisque ces merveilles (qui révolutionneront notre façon de consommer d’ici une petite décennie je vous en fiche mon billet) permettent aussi de faire dans l’utilitaire. On peut grâce à elle et suivant la matière que l’on utilise, fabriquer des pièces légères comme des portes clés en plastique (via par exemple usecubes, une extension pour Google Chrome), mais aussi des pièces plus lourdes comme des pièces automobiles. On a même put voir la construction des éléments d’une… maison ! Enorme donc.
Mais le but de cet article est surtout de vous présenter une autre facette de l’utilisation des imprimantes 3D, celle de l’animation et plus particulièrement du stop-motion.
Cette technique d’animation consiste à prendre une photo d’un personnage en pâte à modeler (en fait de la plasticine) dans une position, puis de le déplacer légèrement et de reprendre une photo, puis de le re-déplacer, etc.
Cette méthode est par exemple utilisée par Tim Burton pour ces films d’animations bien connus comme l’inégalable Etrange Noel de M. Jack ou par Nick Park dans la série incontournable des Wallace et Gromit.
Dans le cas de l’impression 3D, les personnages ne sont pas en pâte à modeler (pas non plus en pâte à tartiner, mais il existe des imprimantes 3D alimentaires pour décorer des pizzas par exemple) mais en plastique rigide (comprenez non déformable). Comme ils ne sont pas souples, on ne peut pas faire varier leurs positions. Pour palier à cette rigidité, le principe sera donc de créer autant de personnages qu’il y a de postures différentes… et les positions intermédiaires. Titanesques !
Bear on stairs
Le premier essai qu’il m’ait été donné de voir a été réalisé par le studio DBLG avec cet ours montant un escalier. Une vraie réussite qui fit le tour du web. Cet ours et son escalier ont été imprimés une cinquantaine de fois pour donner une illusion d’animation étonnante.
Voir ci-dessous la vidéo du « making of ».
Cet ours a inspiré d’autres créations « simples » comme le Mountain Lion Run Forever de Fin Crowther
Unbox yourself
Cette animation réalisée par le studio Zihua pousse le concept plus loin avec plus de 600 impressions de boxman, le personnage. Vous noterez également le grand nombre de personnes qui ont travaillé sur ce projet.
Source Boxman, le premier film d’animation chinois en stop-motion imprimé en 3D
Fibonacci Zoetrope
Pour la suite de structures que voici intitulé « Fibonacci Zoetrope » (zootrope en français, un carrousel animé en fait), il n’a pas été question d’imprimer plusieurs étapes d’un mouvement, mais d’imprimer un objet unique ayant un aspect différent suivant l’angle de vue. La forme est savamment étudiée pour créer l’illusion du mouvement grâce à sa rotation. Grâce à elle (et à un nombre de tour par minute très étudié), le spectateur voit l’objet se mettre en mouvement. Saisissant !
Source : Des objets à illusion d’optique imprimés en 3D
Sébastien Burdon
Sur le principe du zootrope, cette oeuvre d’art de Sébastien Burdon car s’en est une, est constituée de plus de 350 personnages. Il tourne sur lui-même pour nous permettre d’assister à plusieurs scénettes un peu « spéciales » (un vilain monsieur jette un bébé par une fenêtre). Une sorte de retour sur les débuts du cinéma !
All things Fall
M. Burdon a même poussé le concept jusqu’à peindre ces oeuvres pour obtenir un rendu en mouvement très sympa.
The Garden of Unearthly Delights
Malgré le pessimisme actuel concernant l’impression 3D, je reste persuadé que cet outil permettra la réalisation de choses extraordinaires dans le futur, pour peu qu’on n’étouffe pas son développement. Il faut surtout que les imprimantes et les consommables (le plastique à fondre) deviennent accessibles. Si en plus les modèles imprimés mais non utilisés pouvaient être recyclés, ce serait la cerise sur le gâteau.